DOT PAINTING OU SYMBOLISME
Le pointillisme propre aux peintures sur toile serait également apparu à Papunya. En comprenant que leurs peintures relatant des récits sacrés seraient montrées à des « non-initiés », certains aborigènes auraient choisi d’utiliser cette technique pour flouter les motifs initiaux. Une façon pour eux de conserver le caractère secret et sacré de leur œuvre, en ne montrant que la partie profane.
Aujourd’hui le dot-painting est sans cesse réinventé, les artistes s’approprient certaines techniques et affirment leurs propres styles ou identités.
Symbolisme des peintures aborigènes : toutes les créations sont des « passeuses d’histoires ».
« Au moment où je peins, je convoque le passé au présent pour le transmettre » Gulumbu Yunupingu.
Les toiles des artistes aborigènes d’Australie émeuvent et surprennent par leur singularité tout autant qu’elles émerveillent par la luminosité de leurs teintes… Elles peuvent laisser penser qu’elles appartiennent au registre abstrait, leur esthétique s’impose, indéniablement. Mais là, n’est pas leur mission originelle. Dans un style figuratif, elles portent avant tout un message intemporel
Un grand nombre de symboles sont empruntés à la nature et à la vie des hommes. Associés à d’autres éléments plus stylisés, comme les myriades de points assemblés, ils incarnent la création, l’environnement naturel, animalier et culturel.
C’est sans doute pour cela que cet art à la fois si ancien et si jeune, fascine ; c’est un art en abîme, un art lové sur lui-même comme le serpent arc-en-ciel des mythes du désert.
Cette technique consiste à effectuer une série de points particulièrement serrés qui se suivent mais ne se mélangent pas. Elle est particulièrement utilisée par les peintres aborigènes. On la retrouve sur certaines peintures rupestres, mais aussi sur les peintures sur le sol réalisées lors de rassemblements rituels.
Les points ont aussi une portée esthétique dans la peinture aborigène, puisqu’ils permettent de densifier certains motifs, de remplir une toile en remplaçant les espaces vides et de la subli
mer.

SYMBOLES
L’art Aborigène est impératif pour transmettre, de génération en génération, des informations importantes sur la terre. Un certain nombre de symboles sont utilisés comme des codes graphiques et sont souvent basés sur le principe des empreintes.

Sans qu’il soit apparenté à une écriture, la graphie des signes Aborigènes rejoint des représentations le plus souvent figuratives, pour souligner les éléments essentiels structurant une histoire, des lieux et événements emblématiques. Il est probable qu’à l’épreuve du temps ces signes furent de plus en plus épurés, pour signifier l’essentiel dans une sorte d’économie du trait.
Principalement visibles sur les parois peintes et dans les grottes ornées, ces signes furent aussi utilisés lors de cérémonies. A cette occasion, inscrits et peints sur le sol dans d’immenses peintures non pérennes, les signes permettaient d’accomplir des célébrations pour honorer les ancêtres et lieux totémiques, réaliser les rites d’initiation et perpétuer ainsi la mémoire d’un peuple.
La prise de conscience de la richesse de la culture Aborigène fut déterminante à Papunya en 1971, lorsque ces signes furent représentés pour la première fois sur les murs de l’école à travers le rêve de la fourmi à miel, puis sur d’autres supports, donnant naissance à ce mouvement d’art contemporain remarquable. Une civilisation des signes, ancrée dans l’histoire sur 50000 ans, sans écriture, accédait ainsi à la reconnaissance.
Il existe une vaste diversité de signes, au regard des multiples peuples Aborigènes vivant en Australie, et des 250 langues parlées hier par les différentes tribus.
Il existe également de nombreux autres signes Aborigènes, dont certains ne sont accessibles qu’aux initiés. Certains signes particulièrement marquants peuvent ainsi être cachés sur une peinture, recouverts par des points aux endroits les plus sensibles.
Source: aboriginalsignature.com/signes-aborigènes.