COLONISATION
L’épreuve de la colonisation
Lorsque les colons britanniques débarquent à la fin du XVIIIe siècle, Londres proclame la loi de terra nullius (concept légal colonial) = l’Australie est une terre sans propriétaires.
En effet, dès 1788, les britanniques commencent l’exploration du territoire australien pour au départ y installer des camps pénitenciers.

La population aborigène est pourtant estimée alors entre 300.000 et 750.000 personnes (voire un million selon certains historiens). « Malgré la volonté officielle de protéger les peuples autochtones, la colonisation de leur continent fut pour eux un vrai cataclysme, et les heurts furent nombreux. »


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Avec l’arrivée des occidentaux, la population aborigène chute brutalement : ils ne sont plus que 100.000 en 1900. Le premier fléau pour les autochtones ce sont les maladies apportées par les colons, telle la variole.
Mais les conflits meurtriers sont légion au fur et à mesure de l’expansion des occidentaux. Certains Aborigènes se mobilisent et se lancent dans une véritable guérilla pour protéger leur terre, en attaquant des fermes et le bétail. Les colons répliquent par des massacres comme celui de Myall Creek : en 1838, des colons blancs tuent 28 aborigènes.
A partir des années 1870, la plupart des Etats australiens se lancent dans une politique de « protection » des autochtones. Il s’agit ni plus ni moins d’une ségrégation et d’une atteinte à la culture aborigène : les populations indigènes sont déracinées de leur environnement de naissance, et déportées dans des réserves, coupées de la population blanche.
« Les Aborigènes y étaient regroupés et consignés, rappelle Maïa Ponsonnet. Les administrations contrôlaient leurs mouvements, la consommation d’alcool, leurs choix de vie. »
Les générations volées
C’est l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’Australie, dévoilé en 1997 dans le rapport « Bringing them home ». De la fin du XIXe siècle jusqu’au début des années 1970, près de 100.000 enfants métis, sur ordre du gouvernement, sont arrachés de force à leur famille, placés dans des orphelinats, des centres sociaux ou des missions chrétiennes, pour éduquer « ces sauvages » et les civiliser « à l’européenne ». !!
« L’assimilation est le but. Jusqu’à ce que tous les aborigènes vivent comme tout Australien blanc », explicitait en 1937 la conférence du Commonwealth sur la situation des indigènes.
Coupés de leurs racines culturelles, la plupart des enfants vivent mal cet arrachement. Nombre d’entre eux, selon le rapport, furent agressés sexuellement par leur tuteur.
Le 13 février 2008, le premier ministre du gouvernement australien, Kevin Rudd, prononcera un discours de repentance et de pardon pour « supprimer une grande tache de l’âme de la Nation ». Source indigenous.gov.au
Une reconnaissance progressive
Jusqu’à la fin des années 1960, les Aborigènes sont quasiment exclus de la société blanche. Des mouvements militants se font cependant entendre, notamment dans une ferme de Wave Hill (Territoire du Nord) en 1966 : sous-payés, les autochtones employés, de langue gurindji, se mettent en grève pour protester contre leurs conditions de vie et de travail.
Leur revendication a un écho retentissant dans tout le pays. De manière positive : en 1967, un référendum accorde à tous les Aborigènes la citoyenneté et la garantie d’un salaire minimum.
Autre étape majeure de la résistance aborigène en 1972 : des activistes montent, devant le Parlement fédéral, à Canberra, une tente en guise d’ambassade (« Aboriginal Tent Embassy ») pour revendiquer le droit à la propriété des terres traditionnelles. Un drapeau aborigène est conçu.

1976, la signature de l’Aboriginal Land Rights Act est un moment fort. Il garantit le droit à la terre pour certains groupes aborigènes dans le Territoire du Nord. Les territoires sont rendus partiellement aux ancêtres des propriétaires traditionnels, qui retournent y vivre en communautés.
Il faut attendre 1992 pour que la Haute Cour australienne annule le principe d’une terra nullius : pour la première fois, elle fait reconnaître des titres de propriété foncière aux aborigènes (Native Titles).
Fête nationale du 26 janvier
Il commémore l’arrivée des Européens en Australie le 26 janvier 1788. C’est un jour férié depuis 1946 où les Australiens célèbrent l’unité nationale.
La fête nationale est officiellement reconnue dans tous les États du pays, mais cette date est particulièrement controversée et massivement rejetée par les communautés aborigènes. Elles la surnomme Invasion Day ou Jour de la Survie. Elles réclament qu’une nouvelle date soit proposée afin de refléter l’histoire commune de la nation.
Des propositions ont été faites pour modifier la date du jour de l’Australie, mais celles-ci n’ont pas abouti.

Source aa.com.tr

